Alors que l'attaque
principale se déroulait sur Omaha Beach, les compagnies
D - E - F des Rangers battalion, étaient engagées
dans une action solitaire, 5km plus à l'Ouest. |
Commandés
par le lieutenant-colonel
James E. Rudder, les 225 rangers
avaient à accomplir une mission très spéciale
à la Pointe du Hoc.
Sur ce site particulièrement favorable, les Allemands avaient
édifié une puissante batterie d'artillerie, capable
de tirer et de balayer un large secteur côtier.
Elle constituait une menace redoutable pour les deux plages choisies
pour le débarquement des troupes américaines :
Utah Beach à l’Ouest et Omaha Beach à l’Est.
Les compagnies de Rangers devaient s'emparer de cette position
fortifiée et neutraliser les canons de 155 mm. |
La
difficulté de cette mission, était dû à
la configuration du terrain. La falaise forme un promontoire à
pic.
Une étroite bande de plage de galets de 25 mètres
de large, surplombant une falaise de 30 mètres de haut,
qu'il fallait falloir escalader. |
Conscients du danger représenté par les canons de
la Pointe du Hoc, les stratèges alliés résolurent
de l’annihiler.
Certes, les bombardements aériens devaient aller en se
multipliant au cours des semaines précédant le débarquement;
mais les résultats en demeurant incertains, il fut décidé
de prendre d’assaut la position dès l'aube du Jour
J, en envoyant par mer un commando escalader la falaise. |
Dans la nuit du Jour
J, c'est vers 04h30 du matin, que les 10 LCA et les 4 DUKW transportant
les troupes, furent mis à l'eau à partir des navires
de transports, à une vingtaine de km du rivage.
Chaque LCA, était équipé de lance fusées,
qui propulseraient des filins, des cordes à noeuds et des
échelles de cordes pour permettre l'ascension de la falaise.
Chaque péniche transportait également des échelles
extensibles, dont les sections pouvaient être assemblées
les unes aux autres.
Chaque DUKW, transportait une échelle, de type pompier,
de 33 mètres de long |
Le plan d'attaque
était de débarquer à l'heure H, la compagnie
D à l'Ouest de la pointe et les compagnies E et F à
l'Est, et ce, afin de neutraliser les batteries de 155 mm, situées
au sommet de la falaise. |
Par malchance, à
cause des forts courants de marée et de la mauvaise visibilité
ce matin là, la vedette de contrôle Britannique se
trompa de lieu et amena la flottille vers la Pointe de la Percée,
située 2 km plus à l'Est.
Les Rangers furent donc contraints, pour rejoindre la Pointe du
Hoc, de naviguer près de la côte, sous le feu nourri
et puissant des Allemands, qui détruira un DUKW.
Un LCA avait coulé auparavant dans la mer démonté
peu après le zone de départ. |
Cette erreur de navigation va entraîner un retard de 40
minutes sur l'horaire prévu. Si bien que les autres compagnies
de Rangers, qui devaient débarquer à la suite de
Rudder, mais n'ayant pas de nouvelles de lui, se dirigèrent
vers Omaha Beach. |
A
07h10, les 9 LCA restant, se présentèrent sur un
front de 400 mètres, du côté Est de la Pointe
du Hoc et les Rangers débarquèrent sur l'étroite
bande de plage.
Les hommes des compagnies D, E et F réussirent l'incroyable
exploit de parvenir au sommet en quelques minutes seulement,
en dépit de la paroi très glissante, des cordes
alourdies par l'eau de mer et du feu des défenseurs.
Moins de 5 minutes plus tard, les premiers Rangers se trouvèrent
en haut de la falaise.
Après s'être regroupés par petits groupes,
ils commencèrent à faire mouvement selon les missions
assignées. |
Une
surprise de taille attendait les Rangers. Ils atteignirent l'emplacement
des batteries de 155 mm mais les trouvèrent vide de canon...
Ils découvrirent en effet que de gros madriers de bois
avaient été installés dans les encuvements
à la place des canons.
Ceux-ci, par mesure de sécurité, avaient été
retirés de leurs emplacements en avril et transportés
à l’intérieur des terres.
Sans hésiter, les Rangers poursuivirent leur mission et
se dirigèrent vers l'intérieur des terres pour couper
la route côtière,
établir une position défensive et attendre les renforts
devant les rejoindre depuis Omaha Beach. |
Les patrouilles commencèrent
vers 09h00 suivant un chemin au-delà de la route.
Deux Rangers trouvèrent les canons, ainsi qu'un important
stock de munitions mais aucun soldat Allemand à leur abord. |
Ils détruisirent
deux canons à l'aide de grenades et revinrent pour en chercher
d'autres.
Une autre patrouille, termina le travail et fit sauter les munitions
avec. |
Cependant, l' ennemi
commençait à se remettre de sa confusion et lança
plusieurs contre attaques au cours de la journée du 6 juin
1944.
Dans un paysage lunaire, défoncé de cratères,
s'engagea un féroce combat, qui se révéla
en définitive plus meurtrier que l'ascension elle-même.
Le groupe de Rangers resta en état de siège.
De terribles heures commencèrent alors pour les hommes
de Rudder. Encerclés sur la Pointe du Hoc, privés
de renforts et soumis à de fortes contre-attaques allemandes
venant de toutes parts.
Les communications, avec le groupe avancé sur la route
nationale, étaient intermittentes et le poste de commandement
restait sans communication avec les forces attaquant sur les plages
principales
Dans l'après midi, un seul message arriva au Ve corps,
en provenance de la Pointe du Hoc : |
.."situé
à la Pointe du Hoc - mission accomplie - nous avons besoin
munitions et renforts - beaucoup de pertes"... |
Cette situation à la Pointe du Hoc devait se poursuivre
les journées du 6 juin et du 7 juin 1944.
Les Rangers, s'étaient installés dans des positions
défensives et attendaient l'arrivée des renforts
d'Omaha. |
ils ne furent délivrés que le 8 juin, vers midi,
par des troupes progressant depuis Omaha.
Une relève, constituée d'éléments
du 5th Rangers Battalion, du 116 th infantry Regiment, et de chars
du 743 th Tank Batalion, obligera les Allemands à se retirer
en direction de Grandcamp et permettra aux Rangers de prendre
un peu de repos. |
Au
cours de cet assaut, le 2nd Rangers Batalion aura subi 135 pertes.
Le 8 juin 1944 à 12h00, sur les 225 Rangers engagés
dans cette folle aventure, seuls 90 étaient encore en état
de se battre. |
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